Lou Sarda
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Portrait chinois de Lou
Trois choses que j'aime :
- La rêverie,
- Les voyages de nuit,
- Les mochis crème au sésame noir
Trois choses que je n'aime pas :
- Les injonctions,
- Les donneurs de leçons,
- Les certitudes.
Si j'avais une baguette magique, voilà ce que je changerais :
Que l'humanité apprenne véritablement la bienveillance et le respect envers tous les êtres vivants de la Terre.
Ma citation préférée :
"La poésie n'attends que votre regard".
André Chedid
Ma musique du moment :
La série présentée par Lou
Lorsque Catherine Brault et ses enfants arrivent au château de By, ce lieu magique dort encore. Il referme sur lui-même tous les secrets d’une vie. La vie d’une femme, d’une artiste extraordinaire. À force de travail, d’acharnement, de volonté et d’espérances Katherine et son équipe parviennent à réveiller ce lieu merveilleux. Et avec lui l’âme de Rosa Bonheur et de celles qui lui ont succédées.
Le château de By est un mélange de belles énergies, de grâce et de beauté, d’histoires d’amour et d’Histoire de l’Art.
Aujourd’hui encore Rosa Bonheur serait une femme incroyablement moderne et libre, et en avance sur son époque.
Son permis de travestissement en poche, elle bravait les lieux réservés aux hommes pour conquérir encore plus de savoir et d’expériences. Son amour inconditionnel pour les animaux, persuadée qu’ils avaient une âme, la poussait à un réalisme pur d’une technique extraordinaire, et un respect profond pour chacun de ses modèles animaux dans chacune de ses œuvres. Sa détermination sans faille à défendre la cause des plus faibles notamment des aborigènes faisaient d’elle une femme singulière en décalage avec son temps.
Lorsque Lou Brault me propose en plein confinement, d’exposer mes photos en correspondance avec les œuvres d’Anna Klumpke, il m’était évidemment impossible de refuser un si beau cadeau.
J’avais « carte blanche » pour aller à la rencontre de cette maison magique et de ces artistes immenses, de celles qui ont fait battre le cœur de ce lieu merveilleux.
J’ai alors rassemblé autour de moi une équipe de femmes artistes, comédiennes et modèles, styliste et créatrices, maquilleuses et coiffeuses pour raconter des petites histoires au château de By. Des histoires fantasmées, poétiques, secrètes, cachées. Des rencontres de femmes artistes comme celles qui ont toujours habitées là. Ces images proposent un voyage à travers l’univers de Rosa Bonheur pour y explorer chaque recoin de son inspiration. Du pavillon des muses à l’atelier d’hiver, de la serre fleurie, aux greniers chargés d’archives.
Chaque recoin de cet espace hors du temps inspire de nouvelles histoires.
Ce qui m’a le plus marqué en arrivant dans ce lieu, c’est de constater à quel point les âmes qui l’ont habitées y vivent encore en harmonie avec les nouveaux habitants. C’est chargé. Mais c’est apaisant. C’est intense mais c’est réconfortant.
Ce lieu sacré a été incroyablement protégé. Comme si une force divine l’avait préservé.
Katherine et ses filles ont procédé à un travail titanesque de fouilles et de recherches dans les souvenirs de Rosa Bonheur, quasiment intactes. Elles sont devenues sa famille. Telles des archéologues, elles se sont attelées à dépoussiérer le moindre recoin de grenier et de cette immense maison. De sa lionne Fatma taxidermisée, au dernier mégo de cigarette, du permis de travestissement, aux œuvres inachevées, rien n’échappe à cette équipe de femmes courageuse et passionnée.
Je ne suis pas particulièrement croyante, je ne m’attache pas forcément aux « signes », même si j’ai souvent envie d’y croire. Mais il est tout de même surprenant de voir que l’héritage de femmes exceptionnelles perdurent dans cette maison depuis des décennies. Comme si Rosa avait choisi ces femmes de la famille Brault pour faire suite aux femmes de la famille Klumpke. Ce sont elles maintenant qui prennent soin de la mémoire de Rosa Bonheur et qui lui redonne sa lumière.
Quand j’ai rencontré Lou, Lily-Jeanne et Zélie, c’était pour réaliser une collection de portraits de femmes, de sœurs, regroupée dans un livre de photos : « Trois Sœurs ». Elles ont été notre coup de cœur avec mon amie artiste Theodora Meneur avec qui je faisais ce livre. Et cette rencontre raisonnait très fort chez moi. Je revoyais ma sororité, mon histoire de famille de femmes.
Le lien de tous ces destins féminins était déjà en train de se tisser.
