2024

Déborah FARNAULT

Odoo image et bloc de texte

Portrait chinois de Déborah :

Si j'étais une émotion :  

La passion.

Si j'étais une déclaration d’amour :  

La déclaration d’amour de l’écrivain américain Brad Zellar à sa femme Kate :

Same as it ever was: May we look clearly at the beautiful things, and the hard things. May we work through the challenging and glum and harrowing times together. May we laugh often, dance often, and celebrate and give thanks often, for each other, and for our undeserved bounty of blessings. May we laugh through our tears, and laugh until we cry. May we make of our two stories one more, and ours. May we be tender and passionate, and may our passions be fierce. May we push each other to be better, to be kinder, to take risks. May we dream together, asleep and awake, and may my sweetest dreams be yours as well. May our hearts be true. When we drift into darkness may we call each other back to a better world. May we hold each other tight during the scary parts. May we see each other clearly, without scrutiny. May we make precious memories together, and may we share and cherish those memories when we are old. May we hold each other for dear life, and know from living what dear life means.

And, finally, "May we always have each other, and want to" (Les Murray).


Si j'étais un animal :

Le dragon porte-bonheur Falkor de « l’Histoire sans fin ».

Si je dois répondre de manière plus terre à terre, le narval.


Si j'étais un lieu :   

Les profondeurs de l’océan Atlantique


Si j'étais une chanson : 

"I'm The One” d’Annette Peacock (1972)"

 
 

 

 

Série présentée par Déborah

Présentation du Projet “With All Our Might”

"With All Our Might" est un projet d’exposition et d’édition où confluent les questions de paysage, de climat et de société. Explorant les corrélations entre ces différentes notions, je façonne des images où la désertification de l’Ouest Américain devient une métaphore de l’assèchement de nos ressources et de notre humanité.

La Californie, cinquième puissance économique mondiale, est aux premières lignes du réchauffement climatique. Les vagues de chaleur, qui y sévissent depuis plusieurs années, ne sont pas de simples sécheresses temporaires ; elles sont bien le résultat d’une désertification progressive de la région.

Aux portes de Los Angeles, le désert californien est devenu le carrefour improbable d’une des régions agricoles les plus riches des États-Unis et d’une économie marginale, où la pauvreté, la criminalité et la drogue sont endémiques. Les montagnes attenantes constituent un terrain d’essais et d’entrainement pour l’armée américaine. Les barons de l’eau y livrent une bataille impitoyable aux collectivités territoriales, tandis que le Colorado River, surexploité, s’assèche à grande vitesse. Centre d’un curieux écosystème, la région est le théâtre d’un désastre écologique imminent.

Le réalisateur John Waters semble en avoir saisi l’essence, décrivant la mer de Salton notamment, comme un lieu “où l’utopie et l’apocalypse se rencontrent pour danser un tango sale” . Cette atmosphère de fin du monde n’a cependant pas empêché une population marginale de s’installer dans cette région du désert californien – par choix ou non, à court ou long terme.

Aux villages de caravanes, marinas à l’abandon, courses de buggy tout terrain et âmes échouées sur les rives de cette mer intérieure se juxtapose l’opulence de Palm Springs. Entre frivolité et fin des temps, en quête d’appartenance, nous nous retrouvons face à une frontière immatérielle et invisible : une vision sublime et détonante, où la beauté et l’horreur, l’abondance et la misère, le génie et le sordide cohabitent.

Dans un système qui glorifie la croissance, la productivité, la performance et la positivité à tout prix, nous nous retrouvons déconnectés de notre propre humanité, en difficulté face à la tâche qui s’offre à nous et nous dépasse.

À travers une approche topographique, je présente des images dénudées de tout artifice : quelques intérieurs silencieux, des visages fatigués et l’absence dans l’immensité de paysages arides – comme autant de naufragés d’un modèle économique capitaliste en rupture avec les crises de notre temps.

Accompagné d’une série de poèmes en prose, que j’ai pensés comme les paroles de musique pop indépendante américaine, « With All Our Might » aborde les notions de nostalgie, d’aliénation et d’un romantisme qui s’effrite sous la lumière implacable du désert californien.


Odoo image et bloc de texte

J’ai commissionné Liz Harmer, écrivaine canadienne basée à Los Angeles, à écrire un texte d’autofiction pour accompagner ce projet d’édition ; ce texte est intitulé « The Last Free Place » .

* “Plagues and Pleasures on the Salton Sea”, un film documentaire de Chris Metzler et Jeff Springer, raconté par John Waters

Odoo - Echantillon n°1 pour trois colonnes

 

Odoo- Echantillon n° 2 pour trois colonnes